Historique

Inventé aux USA en 1968, le LPC s'est implanté en Suisse romande dans les années 1980. Il est encore peu utilisé en Suisse allemande.


Invention

Dans les années 1960, le Dr Orin Cornett, physicien et ancien professeur à Harvard, rédige un rapport sur les recherches à l’Université de Gallaudet, première université créée pour les sourds aux USA. Il constate que les élèves sourds de quinze à dix-huit ans présentent un niveau moyen de lecture s'apparentant à celui d’un enfant normo-entendant de 8 ans. Ce constat lui paraît d’autant plus inacceptable que la lecture devrait représenter pour cette population une source d’information très importante. Il attribue cet important retard à l’insuffisance et l’inexactitude du bain de langage oral auquel sont confrontés les sourds. Poussant alors sa réflexion vers les moyens de remédier à cet état de fait, il invente le Cued Speech car il ne trouve aucune autre méthode existante qui lui paraisse efficace. Les premiers essais, fructueux, datent de 1966. Quelques années plus tard, il est déjà utilisé en Grande-Bretagne.

Première tentative en Suisse romande

En 1971, c’est le pasteur genevois Denis Mermod qui l’adapte au français et lui donne son nom francophone, le LPC, Langage Parlé Complété. Lors d’une présentation à Lausanne en 1973, l’assemblée de professionnels de la surdité présente, décide que cette méthode n’est pas utilisable, car jamais les parents ne seraient d’accord d’apprendre et utiliser le LPC. Dès 1977, le Langage Parlé Complété s’implante cependant peu à peu en France et en Belgique. 

Deuxième tentative: un succès !

Ce n’est qu’en 1982, près de 10 ans plus tard, que des parents suisse romands s’y intéressent eux-mêmes, l’apprennent et l’introduisent avec succès en Suisse romande pour faciliter l’intégration de leurs enfants sourds en classes d’élèves entendants. 

Dès 1994, le codage-interprétation en classe est reconnu et remboursé par l’OFAS, une formation pour les codeuses/codeurs-interprètes (C-I) est mise en place et partout en Suisse romande, des élèves sourds sont intégrés avec l’aide du LPC. 

Aujourd’hui, plus de 100 situations sont suivies par le Service d’Aide à l’intégration (SAI) de la Fondation A Capella.

La formation des C-I est intégrée à l’EESP à Lausanne (Ecole d’Etudes Sociales et Pédagogiques), une 6ème volée a débuté en avril 2007

L’ALPC peut compter sur la fidélité d’environ 600 membres. Les premiers enfants LPC sont aujourd’hui des adultes. Ces jeunes sont autonomes et parfaitement intégrés dans une vie sociale avec les entendants.

Et en Suisse allemande ?

En Suisse allemande, le LPC, ou plus précisément l'ELS (Ergänzte Laut-Spache), est peu connu et moins utilisé. Ceci probablement pour deux raisons, l’une étant que l’allemand standard est plus facilement perçu par la lecture labiale (moins de sosies labiaux qu’avec le français), d'où le besoin moins important d’un support visuel, l’autre étant que le territoire germanophone bénéficie d'une grande tradition de l'oralisme avec éducation auditive et entraînements de la parole.

Cette donne est en mutation. Des brèches importantes apparaissent dans la barrière du dialecte. Les parents et certains professionnels commencent même avec le dialecte pour un nombre croissant d'enfants. Le dialecte se code bien sûr différemment du Hochdeutsch (allemand standard), utilisé à l’école et à l’écrit. Pour le dialecte et les langues étrangères le code ELS est une aide, sans parler de certaines branches et/ou situations.

En Suisse romande, avant tout, le code ELS est, depuis 1990, une grande aide pour l'allemand (première) langue étrangère à l'école. Le site www.vels.ch donne davantage de détails.